jusqu'auboutiste

Les ayatollahs des CSS

Passer à la mise en page en CSS est un parcours du combattant d’autant plus difficile que l’on souhaite aller «jusqu’au bout» de cette démarche. Mais jusqu'au bout, c'est où ?

Etre webmaster, c'est d'abord être un technicien. On pourrait croire que ces gens là sont pragmatiques et soucieux de résoudre leurs problèmes de la façon la plus simple et la plus efficace possible. Détrompez-vous : les idéalistes sont partout ! Pour certains, les idées simples sont encore plus belles quand elles nous compliquent l'existence !

Sélection de liens concernant les fausses promesses des CSS

Ces liens pointent vers des pages dont les contenus complètent notre article.

CSS, Accessibilité, confusions et amalgames
Alsacréations essaye de mettre un peu d'ordre dans les raccourcis hatifs qui associent CSS et accessibilité ou tableaux et non-respect des standards.

Accessibilité des sites Internet
Mon-Design-Web s'attache à élargir notre vision de l'accessibilité : c'est être visible partout et pour tous.

Intégriste, moi ?

Pour certains, aller jusqu’au bout de l'utilisation du "standard" CSS, c’est :

Si vous vous reconnaissez dans l’une des 3 convictions ci-dessus, vous êtes en droit de postuler au titre d’«ayatollah du CSS» et vous lirez sans doute avec intérêt ce qui suit.

A la question : «où faut-il s’arrêter ?», la meilleure réponse possible est toujours : «avant d'aller trop loin ».

A quoi sert le Web 2.0 ?

"Les feuilles de styles conditionnelles, c'est pour ceux qui ne sont pas capables de trouver une solution plus élégante"

Ah ! Qu’elles sont belles ces affirmations définitives ! N’en doutons pas : elles s’appliquent à la lettre sur le Mont Olympe. Le Mont Olympe, vous savez, c’est cet endroit où il n’y a que des Dieux pour qui le temps n’existe pas.

Dans notre monde, par contre, l’élégance a parfois du mal à s’imposer face aux contraintes méprisables du temps et de la rentabilité. Sans compter que nous manquons souvent de foi ! Car supposer qu’il existe toujours une solution élégante capable de résoudre nos problèmes sans feuilles de styles conditionnelles demande incontestablement une grande foi dans la beauté de l’univers.

L’expérience nous démontre hélas que les bugs innombrables d’Internet Explorer résistent souvent opiniâtrement à la mise en place de solutions « élégantes ». Faute d’une solution de ce type, les ayatollah du CSS vous répondront que vos ambitions sont trop élevées et qu’il n’est tout simplement « pas possible » de réaliser la mise en page que vous avez en tête. Selon eux, une solution doit être « élégante » (et donc universelle) ou ne pas être.

Il vous appartient de choisir votre camp : idéalisme contre pragmatisme. Si vous choisissez le pragmatisme, vous pourrez leur répondre qu’il n’est pas forcément illogique, ni inélégant, de gérer les particularités de chaque navigateur par des feuilles de styles adaptées à chacun d’eux. Vous pourrez également leur répondre qu’à force de rechercher des solutions « universelles », ont fini par renoncer à toutes les innovations que les navigateurs modernes sont capables de nous proposer et qu’on s’englue peu à peu dans un immobilisme total qui bloque l’évolution des standards.

Il n’y a qu’à parcourir le Web pour constater que - du point de vue de l’utilisateur - l’immense majorité des sites d’aujourd’hui ressemble à s’y méprendre aux sites que l’on connaissait il y a dix ans. Oublions donc un peu nos théories et posons nous la question : à quoi sert le Web 2.0 ? à quoi servent les CSS ? à quoi servent les efforts déployés par Mozilla pour faire évoluer Internet ? A rien, tant que les concepteurs de sites partiront de l’idée que leurs productions doivent rester strictement compatibles avec Internet Explorer 6.0.

Les feuilles de styles conditionnelles vous permettent de développer un site exploitant pleinement les possibilités techniques du Web actuel, tout en proposant aux internautes utilisant Internet Explorer une version - forcément moins performante - qui fonctionnera pour eux.

Ce n’est qu’en récompensant les utilisateurs de FireFox par des sites plus interactifs, plus vivants, plus pratiques, que nous pourrons convaincre les utilisateurs d’Explorer qu’il est temps de choisir un navigateur « moderne ».

Les tableaux, c'est mal !

Lorsqu'une mise en page par tableau règle un problème que les CSS ne parviennent pas à régler, pourquoi diable faudrait-il s’en priver? C'est le constat auquel Marie Alhomme (qui se définit pourtant elle-même comme une ayatollah des CSS) a fini par faire lors d'un cas particulier qu'elle commente sur son blog.

Tous les puristes des forums vous le diront pourtant d'un air méprisant : "les tableaux, c'est mal". Mais en fin de compte, qui sera capable d'argumenter cette affirmation péremptoire sans vous ressortir des phrases toutes faites ? Qui pourra vous donner un exemple concret et vécu de difficulté générée par une mise en page à base de tableau ?

Certes, ce type de mise en page interdit les "présentations alternatives" (choix du design par l'internaute). Certes, il gène les possibilités d'évolution du design en obligeant à modifier le contenu de chaque page. Mais tout cela est-il "mal" ? Où n'est-ce pas simplement deux inconvénients que l'on est en droit de mettre en face des inconvénients que peuvent aussi présenter les CSS ?

Et lorsqu'on vous dit que "les tableaux ne doivent pas être utilisés, sauf, bien entendu, lorsqu'il s'agit de mettre en page des données tabulaires", prend-on la peine de vous définir avec précision ce que l'on doit considérer comme des données tabulaires ? Si un texte comporte deux paragraphes distinctes qu'il semble logique de présenter sous formes de deux colonnes positionnées côte à côte, a-t-on affaire à des données tabulaires ou à un "simple" problème de mise en page ?

Non, les tableaux ne sont pas "mal". Oui, ils représentent de temps à autre la solution la plus intelligente à un problème de mise en page. Cela dit, rien n'interdit de réfléchir aux problèmes d'accessibilité qu'ils peuvent poser. Lire à ce sujet l'article de Roger Johansson proposé sur "Pompage".

On ne doit JAMAIS utiliser l'attribut "style" dans le contenu d'une page.

Balancer un style="color: #E0A000" au milieu de votre page revient indiscutablement à mélanger le contenu et la mise en forme, c'est-à-dire, selon les puristes, à violer la philosophie globale des CSS. Mais supposons que vous n'ayez besoin qu'une seule fois, pour un cas bien particulier, d'utiliser cette couleur : est-il vraiment rentable de créer un style dans votre feuille de styles pour ce besoin exceptionnel ?

Qu'allez-vous y gagner ? Etes-vous conscient que votre feuille de styles aura pris de l'embonpoint et qu'elle sera un peu plus lente à charger même quand vos visiteurs visualiseront des pages qui n'ont pas besoin de cette couleur particulière ?

Mais bon, cherchons un peu la petite bête, et supposons que vous utilisiez cette couleur sur "seulement" deux pages différentes. Devient-il profitable de créer un style dans votre feuille de styles ? Et pour trois pages ?

Le pragmatisme oblige à constater que la seule réponse possible est "ça dépend...".

Sans interdire trop strictement les cas particuliers, vous pouvez faire comprendre à vos rédacteurs que la créativité ne passe pas forcément pas la violation des règles de la maquette de votre site. Si, malgré ce beau discours, l'utilisation d'un style particulier s'impose, demandez-vous si les besoins concernant ce nouveau style risquent de le voir ressurgir dans des futures pages. Si la réponse est "oui", créez ce style dans votre feuille de styles. Si la réponse est "non", définissez-le simplement à l'intérieur du contenu.

On est toujours l'ayatollah de quelqu'un !

Et ce n'est pas Daniel Glazman qui nous contredira. Dans cet article où il réfute les accusions d'extrémisme portées contre lui, Daniel nous rappelle une parole de Churchill qui vaut son pesant d'or :

"Mieux vaut être irresponsable et dans le vrai que responsable et dans l'erreur"

nous invitons tous les ayatollah en herbe à méditer cette parole...



 


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